Combattre les thrips dans le potager

Les thrips sont des parasites des plantes et constituent l’un des problèmes les plus ennuyeux et les plus difficiles dans le potager. Il est donc conseillé de prévenir toute infestation ou de combattre efficacement contre ce parasite lorsqu’il a envahi vos cultures. Dans cet article, nous allons voir comment prévenir et éliminer les thrips en utilisant des méthodes naturelles.

Qu’est ce qu’un thrips ?

Les thrips sont des insectes difficiles à reconnaître visuellement car ils sont très petits, généralement d’un millimètre ou moins. Leur corps est de couleur variable, généralement clair, entre le blanc et le verdâtre, mais devient plus brun dans les générations d’automne. En les observant de près, on remarque le corps effilé, qui se termine par le dard et les ailes.  Bien que petits, ils sont visibles à l’œil nu et leur couleur claire les rend très visibles sur les plantes vertes. Ils se réfugient généralement sous les feuilles et ne sont donc pas faciles à trouver. Le thrips vit à des températures comprises entre 12 et 30 degrés, 25 °C environ étant son climat optimal. C’est pourquoi on le trouve généralement dans le potager d’avril à fin septembre. Comme de nombreux autres types de parasites, les thrips se fixent sur la structure de la plante, notamment sur les feuilles et sucent sa sève. Ces petits insectes constituent l’un des plus gros problèmes pour tous les cultivateurs, en particulier ceux qui pratiquent la culture en serre.  En effet, les thrips se reproduisent jusqu’à 12 fois par an et, une fois adultes, ils commencent à voler et peuvent donc se déplacer rapidement d’une plante à l’autre.Il existe plusieurs espèces de thrips, mais les plus virulents sont les thrips de jardin et les thrips californiens.

A lire aussi : Créer un jardin parfait pour les enfants : conseils et astuces

Comment combattre les thrips ?

Les thrips de jardin

Le thrips des jardins est l’espèce la plus connue et la plus répandue. L’insecte adulte peut mesurer jusqu’à 2 mm de long et est de couleur très claire. Il se distingue des autres thrips par ses ailes typiquement allongées, très étroites et frangées. Ces thrips passent l’hiver dans le sol et reprennent leur activité au printemps.  Ils sont les plus forts pendant les mois d’été, où leur présence massive fait craindre de véritables infestations. Ils peuvent agir aussi bien en serre qu’en plein champ. En moyenne, ils effectuent 7 à 8 générations par an, mais dans les régions plus chaudes, ils peuvent même atteindre 15.

Les thrips californiens

Le thrips Frankliniella occidentalis est de très petite taille. Il est originaire des États-Unis et a commencé à se répandre en Europe à la fin des années 1980. Comme l’adulte mesure au maximum 1 mm de long, il ne peut être bien observé qu’au microscope électronique. Il peut avoir une coloration variable, en fonction du stade du cycle biologique dans lequel il se trouve. Les thrips de cette espèce apparaissent au printemps-été. Ils sont de couleur ocre, avec des stries sur la face dorsale. Les insectes qui hivernent sont plus foncés, tandis que les très jeunes sont plus clairs.  La phase d’hivernage a lieu au stade adulte, dans le sol ou dans les recoins des structures. La reprise du cycle se fait à la fin de l’hiver, avec les premières chaleurs en plein champ. Dans de bonnes conditions, elle peut atteindre jusqu’à 6 à 7 générations par an. 

A voir aussi : Faire aménager son jardin

Comment combattre les thrips ?

Le thrips peut être combattu de différentes manières. Une fois que vous les découvrez dans votre potager, vous devez agir rapidement afin de limiter les dégâts qu’ils peuvent causer.

Utilisation de macérats végétaux

Il existe différents macérats végétaux qui peuvent être utiles dans le potager pour lutter contre les thrips. Il s’agit de préparations qui peuvent être autoproduites et sont donc gratuites, et qui n’ont pas non plus d’impact négatif sur l’environnement. Pour lutter spécifiquement contre les thrips, certains de ces macérats peuvent être utiles. 

  • Macérat d’ortie : Il s’agit de la plus agressive des préparations, un véritable insecticide qui peut être utilisé pour tuer les insectes et dont l’utilisation nécessite quelques précautions.
  • Macérat ou décoction d’ail : Contre les thrips du jardin et autres insectes nuisibles, l’ail a une fonction répulsive.
  • Macérat de piments forts : Les piments forts, grâce à leur capsaïcine, sont également indésirables pour ces petits insectes et peuvent donc être utilisés pour défendre les légumes sans produits chimiques.
  • Macérat ou décoction d’absinthe : Des traitements périodiques avec du macérat d’absinthe peuvent être utilisés pour éviter les thrips sur les plantes de notre potager.

Insecticides biologiques

Lorsque les choses se corsent, on peut choisir d’utiliser un produit insecticide, en faisant toutefois très attention à ne pas affecter les insectes utiles (abeilles, bourdons, coccinelles,…). Il est toujours essentiel de lire les instructions et les précautions figurant sur l’emballage du produit. Il faut savoir que les insecticides autorisés en agriculture biologique agissent tous par contact, ils doivent donc atteindre physiquement l’insecte pour le tuer. Comme les thrips ont tendance à se reposer cachés dans les pousses et sous les feuilles, il est nécessaire de bien pulvériser chaque partie de la plante et de répéter le traitement. Cela permet d’éliminer les individus qui ont échappé au premier passage.Les insecticides biologiques recommandés contre les thrips sont : 

  • Huile de margousier ou azadirachtine. Préférable au pyrèthre parce qu’il est moins toxique.
  • Du pyrèthre. Insecticide qui, bien qu’autorisé sous forme organique, possède sa propre toxicité et doit être utilisé avec beaucoup de précautions.
  • Huile essentielle d’orange douce. Actif naturel qui agit par contact, moins efficace que les deux autres méthodes mais respectueux de l’environnement.

 Pour éviter la propagation des thrips dans votre potager, il faut être souvent vigilant et les empêcher de coloniser vos plantes. Pour ce faire, il est conseillé de maintenir l’environnement de culture propre, d’enlever les feuilles mortes et de désinfecter les pièces et les équipements utilisés quotidiennement.  Cela permet d’éviter la prolifération de ces parasites, mais aussi des moisissures et autres organismes dangereux. Pour prévenir une infestation de thrips, il est possible d’utiliser des pièges chromotropes jaunes et bleus, très similaires au papier tue-mouches. Ces dispositifs attirent les thrips grâce à la lumière et les piègent à l’intérieur.

Pourquoi les thrips sont ils une menace ?

Dans votre potager, les thrips sont une menace car ils se développent rapidement et causent des dégâts sur vos plantes. Les thrips coupent les feuilles pour percer et gratter les feuilles jusqu’à atteindre la sève dont ils se nourrissent. Ils laissent des taches irriguées blanches ou argentées à la surface des feuilles, la feuille apparaissant ainsi cicatrisée et couverte de croûtes blanches.  Les thrips laissent des points noirs d’excréments sur et sous les feuilles. Les dégâts causés par les thrips ressemblent d’abord à ceux des acariens ou des mineuses, mais dans les cas les plus graves, ils font perdre à la plante sa couleur. En fonction de l’espèce qui a infesté votre potager, vous pourrez observer des dégâts différents. Les dégâts causés par les thrips de jardin sont principalement dus à l’activité trophique, avec des piqûres d’alimentation. Sur les feuilles, on observe des taches argentées typiques, précédées de changements chlorotiques, suivis de taches nécrotiques bien visibles. Sur les fleurs, les piqûres provoquent de graves déformations et décolorations.  Selon l’ampleur de l’attaque, une dessiccation peut se produire sur les organes de la plante touchés. Les dommages indirects sont le ralentissement de l’activité métabolique de la plante en raison de la réduction des échanges gazeux. Une conséquence de ce phénomène est le ralentissement de la photosynthèse. Sur le plan esthétique, on peut également remarquer les nombreuses déjections de thrips, qui défigurent la végétation. Les dégâts causés par le thrips Frankliniella occidentalis sont doubles. Ils proviennent à la fois des piqûres d’alimentation trophique et de l’activité de ponte. Sur la végétation, il se produit des dépigmentations argentées évidentes, peu visibles au début, puis qui tendent à se nécroser. Le rabat de la feuille s’enroule sur lui-même et se dessèche. Ces réactions particulières sont dues à des substances toxiques présentes dans la salive du thrips californien. L’activité de ponte, en revanche, provoque de graves déformations des tissus affectés. Le Frankliniella occidentalis aime agir à l’intérieur de la fleur, donc en plus d’être nuisible, il est difficile à détecter.

La lutte biologique, une solution efficace

Il existe des insectes entomopathogènes capables de tuer les thrips. Dans le cadre de l’agriculture biologique professionnelle, il est possible d’effectuer une lutte biologique en libérant des individus de ces espèces et en les laissant s’attaquer aux ravageurs. La méthode fonctionne particulièrement bien en culture protégée, car il s’agit d’un environnement plus fermé où les insectes bénéfiques restent plus confinés.En terme de solution de lutte biologique, il n’y a pas mieux que www.biogrowi.fr pour ce genre de solution. 

Insectes utiles

Compte tenu des graves dégâts causés par les thrips dans les cultures, la nature s’est efforcée de trouver des insectes utiles pour lutter naturellement et sans risque contre ces dangereux ravageurs. Les meilleurs résultats ont été obtenus jusqu’à présent avec : 

  • Orius laevigatus : ce sont des punaises très efficaces pour la lutte contre les thrips, étant des prédateurs actifs de toutes les formes;
  • Amblyseius cucumeris : il s’agit d’un acarien prédateur qui se nourrit des œufs à couver et du premier stade larvaire des thrips.

 L’introduction d’insectes utiles est une solution à considérer avec attention pour les cultivateurs professionnels. Un peu moins pour les horticulteurs amateurs.

Nématodes entomopathogènes

Une méthode innovante de défense biologique contre les dégâts du thrips est l’utilisation de nématodes entomopathogènes. Les nématodes sont des micro-organismes, invisibles à l’œil nu, capables de parasiter les larves de nombreuses espèces d’insectes vivant dans le sol ou sur les plantes qu’ils attaquent. Les nématodes entomopathogènes ne possèdent qu’une action larvicide. Ils ne s’attaquent donc qu’aux larves de l’insecte cible et les formes adultes de thrips ne sont pas parasitées. Le nématode est libéré dans le sol, où il pénètre à la recherche de larves de thrips. Une fois qu’il a identifié et parasité la larve, il libère en son sein des bactéries symbiotiques qui entraînent la mort de cette dernière dans les 72 heures. Par la suite, les nématodes parviennent à se reproduire sur le corps même de la larve, dont ils se nourrissent. Lorsqu’elles sont matures, elles partent à la recherche de nouvelles larves.  L’espèce de nématode efficace contre les thrips est appelée Steinernema feltiae ou nématode SF. Il est vendu sous forme inerte, dans un simple sac. À l’œil, il ressemble à une poudre, les micro-organismes sont activés au contact de l’eau. Pour assurer un traitement efficace avec les nématodes, il faut agir dès l’apparition des premiers insectes adultes. De cette façon, vous toucherez les larves qui n’ont pas encore évolué. Il est essentiel de mouiller soigneusement la végétation, éventuellement le soir, afin que la solution ne sèche pas immédiatement. Pour les méthodes d’application correctes, il faut toutefois suivre les instructions figurant sur l’étiquette du produit. Utiliser les nématodes pour lutter contre les thrips est bénéfique sur divers plans. Tout d’abord, les nématodes entomopathogènes sont considérés comme des micro-organismes. Cela signifie que, par un mécanisme naturel, ils agissent sans causer de dommages à l’écosystème.  Ils ne peuvent pas pénétrer dans les parties saines de la plante mais n’atteignent l’insecte parasite qu’en exploitant les dégâts déjà présents sur la végétation.En outre, les nématodes ne se déplacent, ne survivent et n’agissent que dans des conditions d’humidité élevée. Ils sont donc capables d’atteindre les larves de thrips dans les couches superficielles du sol humide, là où les autres produits ne peuvent pas arriver.

L’azadirachtine

Parmi les produits autorisés en agriculture biologique, celui qui peut être utilisé dans la lutte contre les thrips et qui s’est révélé le plus efficace est l’azadirachtine. C’est le principe actif de l’huile de margousier. L’action sur les thrips de l’azadirachtine consiste à bloquer le développement des insectes au stade juvénile.  L’azadirachtine interfère avec le système hormonal des thrips, provoquant un effet inhibiteur de la chitine qui se base sur le blocage de l’ecdysone. Cette action provoque une altération du thrips, empêchant le développement de l’insecte adulte. La substance active agit à la fois par ingestion et par contact. Un fort mouillage de la végétation est également nécessaire dans ce cas. En somme, les thrips sont de petits insectes qui peuvent causer de graves dommages aux cultures. Les problèmes d’attaques de thrips se posent à la fois dans les cultures protégées, c’est-à-dire dans les serres, mais aussi en plein champ.  La difficulté de la reconnaissance et de la défense biologique des plantes est que ces insectes se cachent très bien parmi les fleurs et la végétation. Souvent, lorsqu’on se rend compte des dégâts causés, il est trop tard pour intervenir. Un suivi en temps opportun est donc nécessaire. La lutte biologique est une façon efficace et durable de combattre ces parasites.